mardi 17 mars 2015

Pré-ventes de l'anthologie asiatique !

Ca y est, après bien des mois de travail, l'anthologie De la corne du Kirin aux ailes du Fenghuang est prête à partir à l'impression ! Et je peux vous dire que nous ne sommes pas peu fières du travail accompli !

Cette anthologie se compose de 18 textes, chacun accompagné d'une illustration N&B réalisée par Priscilla Grédé (qui a aussi réalisé la couverture). A la fin se trouve aussi un lexique pour expliquer les mots d'origine asiatique qui apparaissent dans les différents textes.

Cette anthologie sera présentée à Trolls & Légendes, où vous pourrez la faire dédicacer par l'illustratrice ainsi que par certains auteurs (notamment Anthony Boulanger, qui présentera aussi son nouveau roman de fantasy). Quant à moi, je serai aux Imaginales pour la dédicacer (avec ma co-anthologiste et de nombreux auteurs au sommaire).
Mais vous pouvez aussi la pré-commander d'ors et déjà sur le site de Voy'el ! Par ici !
Vous pouvez aussi pré-commander le livre de coloriage qui reprend les 18 illustrations présentes dans l'anthologie, et en ajoute de nombreuses autres toutes aussi belles.

Et si vous avez envie d'en savoir un peu plus sur cette anthologie, sa conception et ce qui vous y attend, voici en avant-première sa préface :



Cécile Duquenne : Dis, pourquoi l'Asie, d'abord ?


Aodez S. Bora : Parce que c'est un continent qui m'attire depuis très longtemps. Je le trouve mystérieux, fascinant, multiple et en même unique. C'était l'évidence pour moi de travailler autour de ce thème. Et en plus, je savais qu'il te plairait tout autant, et j'avais envie de travailler avec toi sur cette anthologie.
Et toi, pourquoi l'Asie ?

C.D. : Bonne question. Je me la suis posée après le bac, en entrant à la faculté en licence de langue japonaise. Je me la suis posée trois ans après, une fois ma licence obtenue. Et je commence à trouver un début de réponse depuis que je fais de la recherche en littérature japonaise...
Parce que l'Asie, pour moi, représente l'Autre absolu. Elle est à l'autre bout du monde. L'autre bout de la pensée. Ce n'est pas tant l'envie de comprendre qui m'a motivée et me motive toujours, que l'envie de devenir Autre. De m'aliéner de façon positive. Quoi de mieux que la littérature pour cela ?
Du coup, quand tu m'as proposé de participer à cette anthologie, je n'ai pas hésité : on fonce !

A.S.B. : L'idée de faire cette anthologie a germé parce que j'avais envie de passer de l'autre côté de la barrière, de voir ce qu'était le travail de sélection et correction des textes. Aujourd'hui, je sais que c'est un sacré travail ! On est aux commandes, mais j'ai trouvé que ça demandait encore plus d'énergie que d'être auteur. C'est toutefois extrêmement gratifiant de voir aboutir un projet que l'on a initié, porté, et dont on est très fier. Comment as-tu vécu cette expérience de ton côté ?

C.D. : En touriste ! Non, plus sérieusement, ce fut très formateur et très enrichissant. Je retiens surtout le contact avec les auteurs, et leur curiosité à toute épreuve, leur envie de sortir des sentiers battus et rebattus.
Je dois l'avouer, au début, j'avais un peu peur du résultat. Je ne voulais pas que l'on fasse simplement de « l'orientalisme », c'est-à-dire que l'on livre une image lisse de l'Orient vue par l'Occident, donc orientalisée à l'excès. Je dois dire que je suis heureuse du résultat, qui a dépassé mes espérances. L'anthologie est unique en son genre, aboutie et, surtout, subtile dans son propos et dans l'image qu'elle donne de l'Asie.

A.S.B. : Je pense que le choix d'une thématique centrée sur les créatures mythiques de l'Asie y est pour beaucoup. Quand nos discussions ont abouti au choix de cette thématique, j'en étais très contente. Le bestiaire fantastique asiatique est si peu connu en Europe que cela allait forcément pousser les auteurs à se renseigner, et donc à sortir des clichés sur l'Asie. Le résultat est là ! Et cela me plait beaucoup de pouvoir faire découvrir aux lecteurs tout cet aspect méconnu des cultures asiatiques (nos auteurs m'ont d'ailleurs fait découvrir certaines créatures dont je n'avais jamais entendu parler, à mon plus grand plaisir !).

C.D. : Oui, moi aussi ! J'imagine d'ailleurs que nos amis lecteurs vont également être surpris, et sacrément dépaysés... J'ai aussi adoré le fait que les auteurs aient pris le risque de plonger vers des genres aussi inattendus que le polar ou le Space-Opera, avec une thématique où l'on n'attendait pas ces genres. Nous avons eu aussi beaucoup de fantasy mythologique, et de très beaux opus fantastiques. En plus d'être riches d'une culture qui nous est étrangère, on peut dire que les textes ont su varier les genres.
Ce qui ne nous a d'ailleurs pas aidées pour l'assemblage des textes après la sélection, n'est-ce pas ?

A.S.B. : Oui et non. J'aurais été très déçue si nous n'avions pas eu de textes de science-fiction. Au vu de la thématique, je craignais que les auteurs ne nous en soumettent pas. Heureusement, leur imagination était au rendez-vous, et les textes de Space-Opera que nous avons dans l'anthologie sont parmi mes préférés ! L'influence asiatique aboutit à une science-fiction différente, et qui me séduit tout particulièrement. Comme nous avions un peu de tous les genres, et que nous avions fait en sorte d'avoir un peu de toutes les régions de l'Asie (même s'il a fallu pour cela rouvrir l'appel à textes), la structure de l'anthologie m'est apparue presque comme une évidence : regrouper les textes par zones géographiques, afin de préserver les unités d'ambiance, et ensuite mettre en place une progression de la fantasy vers le fantastique puis vers la science-fiction. Du passé vers le futur. De ce qui a construit ce continent vers ce qui le portera demain.

C.D. : Oui, exactement mon sentiment !
D'ailleurs, quand tu évoques l'influence de l'Asie sur la manière dont la science-fiction se met en place dans les textes, cela me fait penser à la manière dont le bestiaire asiatique a influencé la construction de notre anthologie. Je pense qu'il aurait été délicat, voire difficile pour le lecteur, de vraiment se représenter les créatures en question sans la présence des illustrations. Le bestiaire asiatique est tellement différent de ce que l'on connaît en occident ! Tellement autre ! Et dans sa variété d'espèces, et dans ses mythes fondateurs. Les illustrations ne constituent pas seulement un joli bonus à l'anthologie, elles forment un tout cohérent et indissociable avec les textes. Leur absence serait une vraie perte, non seulement de beauté, mais aussi de sens. A ce propos, Priscillia Grédé a fait un travail magnifique !

A.S.B. : Oui, les illustrations sont vraiment splendides. Je peux le dire en toute objectivité, car lorsque nous avons initié le projet de cette anthologie, nous étions loin d'en espérer autant. On avait bien dans l'idée d'avoir de petites illustrations à la fin de chaque nouvelle, mais rien d'aussi élaboré. Si cette anthologie est devenu un si bel ouvrage aujourd'hui, où les yeux sont autant choyés que l'esprit, c'est grâce à une rencontre inattendue. Alors que nous n'avions pas encore réfléchi à un illustrateur pour la couverture, je suis tombée sur le stand de Priscilla Grédé au festival des Geeks Faëries. J'ai su tout de suite que c'était exactement le style de dessin que j'avais en tête pour la couverture de l'anthologie. Heureusement pour moi, il t'a plu tout autant ! Et, chance des chances, Priscilla cherchait justement à travailler avec un éditeur. Ce qui me plait en particulier dans son style, outre son très grand talent, c'est qu'elle respecte bien l'esprit des créatures asiatiques mais sans les dessiner dans un style trop traditionnel. Cela respecte le bestiaire tout en le modernisant.

C.D. : Respecter la tradition du bestiaire asiatique tout en l'actualisant, c'est d'ailleurs l'un des buts de l'anthologie n'est-ce pas ? J’ai le sentiment que nous avons réussi notre pari. J’espère que les lecteurs prendront autant de plaisir à lire cette anthologie que nous en avons pris à la concevoir.

A.S.B. : Après les mois que l'on a passé dessus (pardon à nos chers auteurs pour les délais !), nos lecteurs ont intérêt à l'apprécier cette anthologie !
Plus sérieusement, j'espère qu'elle saura les emmener en voyage, les faire rêver et les faire sourire, telle que nous l'avons souhaitée. Et qu'ils auront envie d'en découvrir plus sur ce si beau continent et ses mythes et légendes.

C.D. : Envie d'en découvrir plus, oui... car c'est ainsi que l'on a pensé cette anthologie : comme un pont entre les cultures, où l'on peut se promener et rencontrer l'Autre à n'importe quel moment...

Bonne lecture et bonne aliénation !
Aodez S. Bora & Cécile Duquenne

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